C’est là que mon amour pour l’océan a vraiment commencé ! Comment ne pas être émerveillé par sa beauté ? À l’âge de 26 ans, j’ai pu voyager en faisant du slow travel tout en travaillant. J’ai parcouru une bonne majorité du pays en 2 ans. J’ai passé une grande partie de mon temps en Australie occidentale, où la beauté sauvage a particulièrement attiré mon attention. Lors d’un « road trip » de Perth à Darwin, la curiosité m’a incité à découvrir Exmouth lorsque je suis arrivée dans ce petit village unique pendant la saison des requins-baleines. Je ne pouvais pas imaginer une meilleure façon de souligner mon anniversaire en allant voir les requins-baleines en haute mer pour la première fois ! Je me suis donc littéralement lancée dans l’aventure! Leur grâce, leurs motifs distinctifs et leur taille gigantesque me sont allés droit au cœur. Quel moment magique de se retrouver devant cet majestueux géant des océans! Vivre dans cette ville côtière à proximité du récif de Ningaloo m’a ouvert les yeux sur la biodiversité marine. C’est ainsi que j’ai décidé de passer mon brevet de plongée sous-marine « dive master », ce qui m’a permis de découvrir l’océan Indien sur une base quotidienne. J’ai eu accès à ma formation en plongée sous-marine gratuitement en échange de mon temps sur un bateau, guidant des groupes à la découverte de nos grands géants. Cette expérience fut des plus enrichissantes! À maintes reprises, jai eu le bonheur d’observer d’autres gentils géants mais aussi des orques en pleine chasse, des baleines à bosse en mode défense protégeant leurs petits, des poissons volants planant dans les airs, des requins de toutes sortes, de grandes méduses et des raies manta de tout près.
Le soir, après mon quart de travail sur le bateau, je me changeais rapidement, toujours avec mes cheveux gorgés de sel, et je m’empressais d’aller travailler au restaurant du coin. Il n’était pas rare de croiser les mêmes clients que ceux rencontrés sur le bateau, ce qui leur décrochait toujours un petit sourire !
BUNBURY
Le fait d’être une gardienne « au pair » auprès de différentes familles m’a également permis de voyager en mode « slow travel ». À la maison, j’aidais à temps partiel en conduisant les enfants à l’école, cuisinant, faisant du sport et du bricolage. La petite dernière a même appris à faire du vélo sans petites roues avec moi. Mon premier séjour à Argyle, en Austalie Occidentale, a été très spécial et significatif. J’ai été accueillie par Marnie, qui m’a fait visiter la cour, en commençant par le poulailler et en me présentant tous les animaux avec leur nom et leur description, dans son doux accent australien !
Sa sœur aînée, Grace, m’a raconté des histoires sur les lézards à langue bleue. Le week-end, la famille m’emmenait parfois à des festivals de musique, à des compétitions de surf ou à des excursions. J’ai eu de la chance de partager des moments mémorables et surtout 100% australien! . J’occupais mon temps libre, à faire du bénévolat au Dolphin Discovery Center, un centre de recherche interactif et éducatif sur les dauphins. Après avoir déposé les enfants à l’école, j’apprivoisais la conduite automobile à l’australienne, soit à gauche. Ce fut une petite adaptation ! Je sensibilisais le public au mode de vie des dauphins, participais au nettoyage des plages et contribuais à l’entretien des aquariums. L’un des moments les plus captivants survenait lorsqu’un bénévole repérait des dauphins dans la baie. Nous déclenchions alors la cloche sur le site, informant les visiteurs de nos hôtes aquatiques. Une joie partagée ! Chaque semaine, je m’impliquais dans des projets de recherche en mer, et parfois, j’accompagnais des clients lors de sorties en snorkeling. La plupart du temps, nous avions la chance d’apercevoir ces mamifères aquatiques! J’ai vécu des expériences mémorables, créant ainsi une atmosphère propice à la rencontre d’autres voyageurs partageant la même philosophie.
PORT LINCOLN
Ce nouveau chapitre de vie m’apparaissait comme une expérience surréaliste. Cette entreprise basée à Port Lincoln, spécialisée dans les plongées en cage avec les grands requins blancs, m’a intégré à son équipe en tant que vidéaste. Mon rôle consistait à créer des vidéos pour les clients participant à des plongées avec le grand requin blanc, prenant en charge l’ensemble du processus, de la captation au montage, en passant par la vente des vidéos. J’ai adoré ce travail ! C’était un équilibre parfait entre l’action, l’adrénaline, les interactions sociales, le soleil et le temps d’écran. Et savourer la proximité de l’océan ! Chaque jour, rencontrer de nouveaux visages et partager la joie des clients après avoir vu le grand requin blanc était exceptionnel. Au-delà de la charmante entreprise familiale, ce qui a vraiment captivé mon attention était leur engagement social et leur éthique. Au lieu d’utiliser des appâts pour attirer les requins, pratique courante chez beaucoup de compagnies, ils utilisaient une approche plus douce, tirant parti de l’acoustique. Ils faisaient pendre un haut-parleur sous-marin dans l’eau et jouaient du ACDC ! Les basses fréquences suscitant souvent la curiosité des requins, nous pouvions alors les observer dans leur comportement naturel. Cette approche bienveillante avait tellement plus de sens, évitant l’association malheureuse selon laquelle les requins sont effrayants. J’aime rappeler que les requins jouent un rôle essentiel dans notre écosystème en contribuant à maintenir la propreté et l’équilibre de nos océans.
Découvrez ce projet vidéo mettant en lumière l’exceptionnel équipage d’« Adventure Bay Charters » et l’univers fascinant du grand requin blanc.
MELBOURNE
Mon aventure de deux ans à l’étranger a pris fin par quelques mois passés à Melbourne, un chapitre de vie avec un rythme bien différent de celui des petits villages où j’ai résidés. Bien que Montréal soit ma ville natale, je ne suis pas particulièrement attirée par l’effervescence urbaine. Je préfère vivre à un rythme plus lent, en bord de mer lorsque ça adonne. Quoiqu’il en soit, ma présence à Melbourne avait un objectif bien défini : décrocher un poste dans le domaine de la réalité virtuelle et explorer des opportunités de parrainage !
Mon visa vacances-travail arrivait à terme, et pour prolonger mon séjour en Australie, je cherchais un parrainage auprès d’un employeur. Étant diplômée en production télévisuelle et consciente des critères spécifiques de l’Immigration, ma stratégie était de cibler un employeur dans le domaine de la réalité virtuelle. J’avais un plan : concrétiser ce projet et acquérir des compétences en réalité virtuelle de manière autodidacte.
J’ai quitté l’Australie pour un contrat à Montréal, soit les Jeux olympiques de Rio avec Radio-Canada, pour ensuite retourner aux pays des kangourous. Étant dans la métropole pour quelques semaines, j’ai décidé de rentabiliser mon temps et faire une pierre deux coups. J’ai suivi de manière informelle un atelier sur la réalité virtuelle, après avoir découvert la chaîne YouTube de Jeremy. J’ai pris contact avec lui et nous nous sommes rencontrés dans le New Jersey pour une formation intensive. Il s’agissait de deux journées complètes dédiées à cet apprentissage spécifique: tournage et montage de réalité virtuelle. À la fin du cours, nous avons réalisé un petit projet vidéo qui a servi de démo à l’employeur que je cherchais à Melbourne.
Merci tout spécial à ma petite sœur d’avoir participé à ce projet de réalité virtuelle. Je l’ai transformé en une version féminine de Charlie explorant New York. Peux-tu trouver Charlie à New York ?
Mon travail assidu a finalement été récompensé. J’avais à cœur d’obtenir ce poste en réalité virtuelle, et je l’ai enfin décroché ! J’ai été embauché par Jumpgate VR, basé à Melbourne. J’ai porté de nombreux chapeaux, mais j’ai surtout travaillé comme assistante de production sur le plateau et comme monteuse de vidéos 360 au bureau. Nous avions une variété de projets allant de la faune aux sports, en passant par la fiction et la danse. Les principaux projets sur lesquels j’ai travaillés étaient un court métrage d’horreur, un court métrage de danse LGBTQ et la grande finale de l’AFL.
Il s’est avéré que je n’ai pas été parrainé par l’entreprise comme prévu. Toutefois, cette décision a été prise pour le mieux, car le travail ne correspondait pas vraiment à ce qui me rendrait complètement heureuse sur le plan professionnel. Quoique le refus est peut-être difficle sur le coup, je pense qu’il est une réorientation positive dans l’ensemble. Il ferme des portes, mais ouvre la voie à d’autres possibilités qui sont généralement mieux adaptées à ce qui résonne avec nous ! Ce que je sais avec certitude, c’est que je suis revenue avec un grand nombre d’expériences enrichissantes, de nouveaux acquis et avec une meilleure connaissance de moi-même. Et cela n’a pas de prix !
À NE PAS MANQUER
Si vous vous trouvez sur la côte ouest de l’Australie, une visite du parc national de Karijini est un incontournable pour sa beauté sauvage, ses gorges anciennes et ses paysages isolés. Je vous conseille vivement un escapade en mode « road trip » à travers cette nature sauvage éloignée !
